Une œuvre du peintre Henry PERRAULT au musée JOFFRE
Peinture sur papier (67 cm x 59 cm à vue).
Sans surprise, il s’agit d’un portrait de Joffre alors généralissime.
Datée de 1916, la bataille de la Marne est bien entendu évoquée.
Occupant la partie gauche de la composition, Joffre, en tenue militaire avec la plaque de la Légion d’Honneur, les 3 étoiles de général de division bien visibles sur sa manche, est assis à sa table de travail qui occupe le premier plan. Sur une carte où se trouve une loupe qui vient d’être utilisée on peut lire « la Marne ».
Sur la droite à mi-hauteur, dans le lointain, une montagne blanche émerge de la ligne d’horizon et domine une plaine cultivée et arborée d’où sort une rivière bleue ; le Canigou, la plaine du Roussillon et l’Agly à n’en pas douter.
Détail particulier, l’œuvre comporte la signature de Joffre avec la date : décembre 1916.
Mais qui est Henry PERRAULT ?
Henry Perrault (1867-1932) n’est pas originaire du Roussillon mais son mariage, avec une demoiselle B. de Banyuls sur Mer lui fait établir son atelier dans cette ville.
Né en 1867 à Versailles, il entre à l’Ecole des Beaux-arts en 1890. La peinture l’attire et cette vocation se double chez lui de l’exemple paternel, son père Léon Perrault était un peintre reconnu. Le buste de ce dernier, dû au sculpteur roussillonnais Raymond Sudre, orne la promenade de Blossac à Poitiers.
En 1896 il obtient une médaille au Salon pour L’Annonciation aux Bergers et en 1899 avec sa Défense du col de Banyuls (actuellement dans la mairie de cette ville) une seconde médaille. Il livrera ensuite pour orner la salle Arago de la mairie de Perpignan Annibal devant les remparts d’Illibéris (1900), Le serment de Jean II (1906) et Après la victoire de Peyrestortes (1920).
Outre ces compositions historiques de grandes dimensions, il s’adonne aux portraits et à des scènes de genre avec des nymphes et des nymphettes peu vêtues.
A la demande de Viggo Dorph-Petersen, il participe avec Paul Gervais et Léon Ruel à la décoration très « art nouveau » du château d’Aubiry près de Céret.
Après la Grand Guerre il retourne à Poitiers puis occupe à partir de 1928 le poste de conservateur municipal de Poitiers tout en enseignant à l’école des beaux-arts.
Il meurt en 1932.
Ce portrait est une variante en couleur de celui publié en première page du Miroir le dimanche 9 août 1914 juste après la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France. Les hostilités n’ont pas encore commencée, la Marne n’est donc pas évoquée.
Il avait déjà été utilisé pour diverses cartes postales et pour l’affiche (34cm x 50 cm) surchargée de la phrase d’Angel Guimera « Amunt las armas ! Fins a matar la guerra !! » réalisée pour diffusion dans la Principat.