Cette année le Musée-Maison natale du Maréchal Joffre ouvrira ses portes avec une exposition inédite consacrée au voyage du Maréchal Joffre dans le cadre de la mission Viviani-Joffre ( 24 avril au 14 mai 1917 ).
Le 6 avril 1917, suite à l’intensification de la guerre sous-marine visant les pays neutres, les Etats-Unis d’Amérique déclarent la guerre à l’empire allemand.
Les nations alliées, la Grande Bretagne et la France sont exsangues et chacune lorgne sur l’immense potentiel humain que représente les américains afin de les incorporer dans leurs rangs.
Les anglais partent les premiers :
Dès le 11 avril 1917, le ministre des affaires étrangères , Lord Balfour, quitte Londres et arrive à Washington le 22 avril suivant. Le président Wilson le reçoit à diner le 30 avril. Il s’adresse à la chambre des représentants le 5 mai puis au Sénat le 8 mai. C’est un partisan de l’amalgame qui consiste à incorporer les américains par petit groupe aux forces combattantes dans ce cas les britanniques.
Un argument majeur : la communauté de langue.
Les effectifs sous commandement britannique ainsi augmentés, il pourrait demander à ce que le Royaume Uni dirige la coalition.
Les Français suivent de près :
Le 15 avril 1917, la délégation française conduite par René Viviani, vice-président du conseil, garde des sceaux et ancien ministre des affaires étrangères quitte la France , renforcée par le lustre historique du marquis de Chambrun descendant de Lafayette avec la maréchal Joffre comme conseiller militaire.
Son but est d’obtenir l’incorporation des américains dans le contingent français selon le souhait de l’état -major et du président du conseil Ribot avec les mêmes modalités que les anglais.
C’est tout naturellement que le président du Conseil Alexandre Ribot avait demandé à Joffre “de prêter pour la circonstance son inégalable prestige car il est en France et dans le monde le représentant de l’armée française et que sa présence en Amérique déterminera un mouvement d’opinion très favorable”.
Connaissant les Etats-Unis pour les avoir déjà traversées en 1888 lors de son premier tour du monde, la mentalité du peuple américain ne lui est pas inconnue et lui fait écrire “Jamais un grand peuple ayant conscience de sa dignité et l’Amérique moins qu’un autre, ne pourra admettre qu’on incorporât ses citoyens, en parents pauvres, dans les rangs d’une autre armée que la leur, sous un drapeau étranger”. Pendant les 9 jours de la traversée, il élabore avec son état-major, un projet tout différent des bases de départ qui tient compte de cette mentalité et qui lui permettra de réussir la mission.
Cette exposition incluse dans la visite du Musée est ouverte au public du 02 juillet au 14 septembre 2019.