Juillet 1940, les allemands détruisent la statue du maréchal Joffre du camp de
Satory.
Profitant de la défaite française, les troupes allemandes occupent en juillet 1940 le camp militaire de Satory près de Versailles, siège du 5ème R.G. (Régiment du Génie).
Elles vont s’acharner sur un des symboles de leur défaite de 1914, le buste de maréchal Joffre qui trône dans la cour d’honneur.
La statue est brisée, la tête séparée du corps puis écrasée à coup de masse.
Un des premiers actes de résistance :
Un employé de la Société Versaillaise d’Electricité qui a assisté à la scène, récupère la tête martyrisée et la confie à son directeur. Celui-ci la conserve à la place d’honneur dans la salle du conseil de sa société.
A la libération, le président du Comité Joffre la récupère et la rend au 5ème R.G. le 6 octobre 1946. Lors de la dissolution de ce régiment en 2000, elle est confiée au Musée du Génie d’Angers.
Pourquoi une statue de Joffre à Satory ?
En 1934, un comité avec à sa tête le Lt-Colonel Tisserand se constitue afin d’élever une statue en hommage à Joffre qui a été chef de corps du 5ème R.G. de Satory à la fin du 19ème siècle.
Un appel de fonds est lancé, les fonds arrivent.
Choix du sculpteur.
Plusieurs sculpteurs « qui tous présentent au point de vue artistique de sérieuses garanties concourent mais seul Auguste Maillard soumet la maquette d’un buste pour lequel le maréchal avait posé de son vivant ».
La maréchale Joffre exprime sa préférence pour ce projet, il est donc accepté.
C’est la déclinaison d’un modèle qui a déjà servi : en plâtre pour l’Ecole Polytechnique puis en bronze pour le magnifique buste offert par les anciens élèves du lycée Arago en 1919 (Joffre étant un « ancien d’Arago »). Le musée Joffre de Rivesaltes conserve une épreuve en plâtre de ce même buste.
Auguste Maillard, est aussi connu des rivesaltais comme l’auteur de la statue équestre de Joffre qui trône au bout des allées.
Le sculpteur :
Auguste Maillard (Paris le 15 juin 1864 – Neuilly-sur-Seine le 19 août 1944) est un sculpteur français.
Il suit une formation de sculpture dans l’atelier d’Alexandre Falguière à l’École des beaux-arts de Paris où il deviendra à son tour professeur.
Il réalise de nombreux monuments commémoratifs pour des villes françaises, des monuments aux morts et des bustes de personnalité notamment les bustes de maréchaux Joffre, Foch et Gallieni.
Il meurt durant les combats de la Libération en 1944, atteint par une balle perdue alors qu’il était sur le seuil de sa maison de Neuilly-sur-Seine.
Une inauguration en grande pompe :
La maréchale Joffre et Alexandre Millerand, ancien Président de la République sont, le 8 juillet 1934, aux côtés du général Belhage, inspecteur Général du Génie qui préside la cérémonie avec le Général Gourraud Gouverneur Militaire de Paris
De nombreuses personnalités tant civiles que militaires sont là et à la suite du repas tenue dans un grand hôtel de la place d’armes les discours adaptés sont prononcés.
Les allemands et la statue équestre de Rivesaltes pendant la seconde guerre mondiale.
Des témoignages divers est concordants indiquent que, contrairement à ce qui s’était passé à Satory, les troupes d’occupation allemandes respectèrent la statue équestre de la promenade et même quelles lui rendirent les honneurs.
En 1944, lors de leur retraite, un soldat allemand tira sur la statue.
Autrement tragique, la placette Fafa Espeu rappelle, que ce même jour de libération de Rivesaltes, un jeune rivesaltais perdit la vie à cause d’une balle perdue.
Sources principales :
Article du musée du Génie d’Angers.
https://www.musee-du-genie-angers.fr/fpdb/1856039-fichjoffre.pdf
Document relatif à Satory offert au musée par monsieur Clémentin Bouquet.
Qu’ils soient remerciés.
